31/07/2013

Rencontre: Jean Michel Jarre se dévoile (04 novembre 2010)

04 novembre 2010




Le pape des musiques électroniques, sous le feu des questions des lecteurs de Var-matin, a volontiers répondu sur sa vie, l’univers et le reste

Rencontre avec un drôle de bonhomme qui cite Daft Punk, Pierre Schaeffer et, depuis 30 ans, célèbre la fusion de l’analogique et du numérique. Un artiste dont le tube Oxygène est dans toutes les têtes. Au point d’hériter du titre de « pape de la musique électronique ». Et dont le nom figurait sur la liste d’un programme de la Nasa visant à envoyer des civils volontaires dans l’espace. À 62 ans, « headbang » comme au temps de l’électroacoustique. Beaucoup plus rock  que son image Jean Michel Jarre. L’artiste sera au Zénith de Toulon le 9 décembre. Rencontre avec des lecteurs qui suivent pas à pas l’artiste, de la Cité interdite aux pyramides de Gizeh.

Le public
Comment organisez-vous votre vie entre les tournées, les fans, la vie de famille?
Je donne le maximum. Sur la tournée, c’est très physique mais l’équipe s’entend bien. C’est un privilège d’être là, de rencontrer des gens qui s’intéressent à ce que je fais et ce dans le monde entier. Je n’ai donc pas le droit de me plaindre. Je suis toujours gêné quand je vois des collègues artistes qui se la jouent. C’est tellement décalé. On a cette chance de pouvoir s’exprimer et d’être écouté, ce n’est pas rien.

L’espace
Joëlle Normand :
Si vous deviez faire un voyage à la conquête de l’espace où iriez-vous?
C’est une question assez inattendue mais c’est vrai que ma carrière a été marquée par l’espace : lorsque j’étais à Houston et qu’un astronaute devait jouer un morceau depuis la navette Discovery.
Lors d’un concert à Moscou quand les cosmonautes de la station Mir sont intervenus en direct. J’ai même un astéroïde qui porte mon nom. Mais si au début de ma carrière musicale, nous avions une vision beaucoup plus étendue de l’espace, fidèle à celle d’Arthur C. Clarke, cela faisait appel à notre imaginaire. Aujourd’hui, cela est davantage limité à la Lune et Mars. Après, ce serait extraordinaire mais pas nécessaire car la musique peut remplacer cela.

La musique
Bertrand Pavillon :
Vous avez de très nombreux instruments sur scène, comment vous choisissez entre de vieux instruments et des ordinateurs?
C’est une des grandes questions de ma vie. Dans les années 1980 j’avais été pris dans l’ère numérique.
J’étais comme aliéné par cela, au point de me perdre en studio dans le travail sur ordinateur. Mais j’ai fini par me rendre compte que cela ne pouvait pas tout faire. Que même si ces technologies aident beaucoup, elles ne remplacent pas l’analogique. Le son d’un violon joué par un ordinateur ne pourra jamais égaler celui d’un Stradivarius. J’ai mis du temps à réaliser que rien ne remplace rien.
Et si j’utilise de vieux instruments sur scène qui ne sont plus produits, ce n’est pas un réflexe vintage mais moderniste. C’est de l’archéologie musicale. Et puis toucher ces boutons, cela a un côté jubilatoire!

Laurent Fabre :
Quel est votre format préféré?
Le vinyle sans hésiter! Car j’ai un rapport affectif à ce support. Et la dématérialisation a changé ça. Mais aujourd’hui on offre un disque, pas un mp3.

Bertrand Pavillon :

De quoi partez-vous pour composer?
Les sources sont diverses mais ce sont très souvent des impressions sonores, comme  le côté feutré de pas dans la neige, une phrase entendue à la radio qui reste collée dans la tête.

Qui emporte vos faveurs chez les jeunes?
J’écoute énormément de musique mais dans l’électronique, nous avons une des scènes les plus importantes du monde. Avec Daft Punk, Air, Sébastien Tellier, Koudlam, Vitalic, Yuksek ou Justice! J’ai de l’admiration pour eux et j’aimerais échanger avec eux.

Source: varmatin.com

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